Première course - Première victoire

Ma première course : en 1968

C'était le 15 avril à Cesson près de Saint-Brieuc. Un lundi de Pâques. Premier affrontement avec les "gros bras" régionaux. Les catégories n'existaient pas. Tout le monde à la même enseigne sur la ligne de départ. Plutôt décourageant pour les débutantes vite larguées.
Cesson située à une quarantaine de kilomètres de chez moi, je m'y rendis en voiture. Une 3 cv Citroën conduite par Maurice, mon frère. Il sera mon chauffeur pendant quelque temps.
Une fois le "Treuil" sur ses roues et prêt à rouler, je me faufile entre deux barrières pour découvrir le circuit. J'ai sur le bas du dos un dossard épinglé, avec un numéro, remis au café du coin. En attendant le départ, les haut-parleurs émettent une musique étourdissante. C'était jour de fête...sans Jacques Tati...mais un après-midi animé grâce à une douzaine de jeunes filles et jeunes femmes passionnées.
Enfin l'appel... Moment émouvant où tout semble s'arrêter...Ma stratégie, parce que j'en ai  une, est de rester le plus longtemps possible dans le sillage de mes deux camarades de club : Maryvonne et Jacqueline que je connais à peine pour ne pas dire pas du tout. Logiquement, elles sont supérieures à moi et surtout plus expérimentées. Sur la ligne de départ où sont alignées  11 filles avec moi, les visages me sont inconnus.

Selon mes souvenirs, le circuit était assez court, avec une longue montée avant la ligne d'arrivée. Ce qui explique cet étrange ballet : sous l'impulsion des plus fortes, le maigre peloton explosa, si bien qu'au bout de quelques tours je ne savais plus où j'en étais. Dépassée par l'une, rattrapant d'autres qui, un peu plus loin, me distançaient...
La douleur physique me pesait dans les jambes et les cuisses. Le moral saboté, je réussis à articuler à Maurice, mon unique supporter : "j'en ai marre, j'arrête...".  Je reçus comme réponse : "continue...".

J'ai donc continué...

Soudain, le speaker annonça : "c'est le dernier tour". La phrase magique me redonna un peu d'énergie et je franchis la ligne d'arrivée en cinquième position, m'intercalant entre Jacqueline et Maryvonne. Un mince exploit que je savourais.
Les trois premières, dont j'ai oublié les noms, furent appélées à rejoindre le podium pour la remise des bouquets.

Ma place de cinquième me rapporta 40, 00 francs que le club versera quelques mois plus tard. Seules les primes et les participations aux frais de déplacements étaient versées sur place. Toujours en liquide.

Ma première victoire : en 1968

C'était le 23 septembre à Plabennec, bourgade au nord de Brest. Vingtième course et dernière de l'année.

Mes souvenirs sont vagues, c'est tellement loin...et rien dans mes archives, à part la photo du journal "Le Télégramme" ci-dessous, photocopiée et reçue de Marcel Leroux* le 10 février 2010.

Une première victoire acquise en faussant compagnie au peloton. Etrangement, je récidivais l'année suivante, le 21 septembre,  à Plabennec, de la même manière sur le même circuit...

Comme toute peine mérite salaire, je gagnais un peu d'argent.

Durant l'année 1968, les classements me rapportèrent 1 085, 00 francs ; les primes 400, 00 francs. Parfois les déplacements étaient remboursés ou en partie. Cette année-là j'ai reçu de quelques organisateurs 154,00 francs de participation aux frais de déplacements.

Grâce à cet argent bien mérité, je pus rembourser Maurice.

Plabennec, le 23 septembre. Photo "Le Télégramme".

Comments

[LE HIR]

Par contre, ta victoire à Plabennec, je me souviens d'avoir ... perdu !!! Comment ? Je ne sais pas !...je vais chercher dans mes archives ! Habitant à 3kms, j'avais tous mes supporters ...qui étaient naturellement très déçus !!! Souvenirs souvenirs !.........